- Au mois d'août 1096, Agoult et Simiane
partent en croisade à la suite d'Urbain II. Ils confient
aux bénédictins de Saint-André de Villeneuve d'Avignon,
la gestion et le développement du plateau dont ils avaient
la charge. En 1119, ces religieux élèvent l'église de
Saint Christol et défrichent les environs.
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- Voici en résumé, les principaux événements
de ce monument :
- Début du XVIIème siècle : Traité avec messire
le curé pour sonner les cloches pour conjurer les tempêtes
et les grêles moyennant cinq florins.
- 1618 : Sommation du prieur de lever la
dîme sur les agneaux ; traité avec le curé du lieu pour
faire l'école aux gages de trois écus et quatre florins
; don de quatre chapons à l'évêque d'Apt qui a autorisé
à travailler le dimanche.
- 1651 : Procès entre la commune et le prieur
au sujet du paiement d'un prédicateur.
- 1652 : Achat d'un saint ciboire et d'un
saint sacrement aux frais du prieur.
- 1687 : Refonte de la cloche moyennant quarante
huit livres à Lazare.
- 1688 : Députés envoyés à Manosque auprès
du prieur au sujet des fondations qu'il a l'intention
d'établir pour l'agrandissement de l'église. Il s'engage
à payer deux tiers des frais de l'église, et l'autre tiers
sera à la charge de la commune. Présent de deux chapons
au prieur Scipion.
- 1689 : Refonte de la cloche.
- 1690 : Agrandissement de l'église terminé
et livrée au culte.
- 1691 : Pavage de la nef droite de l'église.
- 1718 : Adresse de l'évêque d'Apt pour venir
confirmer, ce qui n'a plus eu lieu depuis vingt et un
ans.
- 1722 : Achat d'une horloge au prix de quatre
vingts neuf francs.
- 1726 : Refonte de la grosse cloche.
- 1729 : Nomination d'un prêtre secondaire.
- 1732 : Réparation du clocher et de l'église.
- 1734 : Le maître d'école touchera cent
huit livres pour remonter l'horloge et sonner les cloches.
- 1759 : Interdiction de la part de l'évêque
d'Apt d'aller en procession à Ferrassières le jour de
la Saint-Julien.
- 1760 : Nomination d'un enterre-mort et
d'un campanier ; fourniture de cierges à la confrérie.
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- Classée monument historique depuis le 14
avril 1909, l'église a été reconstruite en partie en 1644
pour ouvrir six fenêtres et construire un clocher en pierre
de taille pour trois cloches. Cette transformation a conduit
à condamner un portail dont on voit encore les traces
tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Ce portail donnait
sur un jardin où se trouve une citerne qui pourrait correspondre
au centre d'un petit cloître disparu depuis longtemps.
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- En 1688 a lieu une deuxième partie de travaux
pour un agrandissement de l'édifice, sur le bas côté nord
une inscription en garde le souvenir "I.A. 1688
Achevée 1690 LA De Villemus". La porte actuelle
date de cette époque.
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- Avant d'entrer, on peut remarquer le chevet
pentagonal couvert de lauses.
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- Le Sanctuaire de Saint-Christol est décoré
avec une grande richesse qui surprend en Haute-Provence
: c'est un véritable répertoire de plantes et d'animaux,
un condensé de tout ce qui vit sur terre dans l'environnement
de l'homme, mais aussi d'êtres fabuleux. En somme, on
trouve ici le rappel d'exigences de la foi à savoir l'exaltation
de l'Eucharistie (lions gardiens de l'autel, pélicans...)
et la stigmatisation de vices (monstres divers, symboles
des passions sauvages, lutte du bien et du mal...). Cet
ensemble est unique en Provence par ce décor homogène
; tout y est ordonné, organisé ;il y a une symétrie des
face-à-face volontaires et une harmonie entre le décor
végétal et le décor animalier, ceci sans aucune surcharge.
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- La construction de l'église se situe au
début du 3ème quart du XIIème siècle, confirmé par la
dédicace sur le deuxième pilier côté nord "Le
3 des Nones d'octobre (5 octobre) Dédicace de cette église".
Sur la tour du clocher, côté sud, un petit cadran solaire
()
donne toujours l'heure du soleil.
- Le signe ,
signature de la confrérie des maçons ayant élevé le monument
se retrouve à l'intérieur de l'église à de maints endroits
ainsi que sur le mur extérieur de la maison se trouvant
à l'angle du Chemin de Ronde et de la Rue du Calvaire.
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- L'autel ()
a été créé spécialement pour cet édifice (mêmes mains
que les colonnettes). Il se compose d'une grande table
et d'un socle orné de calcaire qui avaient été entreposés
dans les coins obscurs de l'édifice pendant des décennies
voir même des siècles et qui ont retrouvé leur place en
1975. Le socle comprend sur le dessus un petit loculus
à reliques. Cet autel est du plus grand intérêt sur le
plan symbolique. Sur la face antérieure de l'autel, trois
petits arcs prenant appuis sur de fines colonnettes sous
lesquelles sont figurés des cercles concentriques qui
sont sans doute des canons de fontaines d'où jaillissent
autant de jets d'eau qui, en retombant sur le sol, forment
des demi-cercles, identiques à ceux qui servent de base
aux colonnettes. C'est la représentation stylisée des
quatres fleuves du paradis. Sur la partie inférieure,
on peut distinguer des grappes de raisins, des vrilles
spirales de vignes et des feuilles de lierre d'eau en
forme de coeur. Les faces latérales de l'autel sont
ornées sur la gauche de caulicoles (feuilles de chardons)
et de feuillages inspirés de l'acanthe, et sur la droite
de grandes feuilles de vignes entrelacées. Sur la face
principale de l'autel, on peut distinguer trois arcatures
symbolisant le ciel et trois sources jaillissantes symbolisant
la foi, l'espérance et la charité. Selon le mot de l'écriture
"de son sein couleront des fleuves d'eau vive",
l'eau est ici le symbole de l'esprit. On peut rappeler
aussi l'hymne à la Trinité, source de vie. Ces sources
jaillissent du rocher, c'est à dire du Christ. Quant au
lierre qui encadre la scène, il est le symbole de l'immortalité,
de la survie de l'âme. Enfin, il semble qu'il y ait dans
le décor de cet autel un symbole attaché aux nombres ;
le chiffre 3 en relation avec le rituel du baptême correspond
à la Trinité. Les bases semi-circulaires des 3 filets
d'eau évoquent les 3 vertus théologiales. Les 4 bases
semi-circulaires des colonnettes pourraient correspondre
aux 4 vertus cardinales (courage, justice, prudence et
tempérance). Le chiffre 7 (4 + 3) évoquait les 7 dons
du Saint Esprit et l'union du ciel et de la terre, union
qui se réalise en particulier pendant le sacrifice de
la Messe.
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- Sur la première colonnette, on peut distinguer
à la base, deux tores, des pampres de vignes, des feuilles
de vignes, des grappes de raisin, des vrilles, des rosaces,
des étoiles et des oiseaux. Au bas de celle-ci, on y remarque
un avant-train d'un ours qui avance sa patte sur une grappe
et saisit un fruit dans sa gueule. Autrefois se trouvait
une pierre noire à l'emplacement de son oeil. Dans l'Ancien
Testament, la vigne est l'image du paradis. Dans le Nouveau
Testament, le Christ s'identifie lui-même à la vigne,
dont le fruit est l'Eucharistie de la Nouvelle Alliance.
Quant à l'ours, nous savons qu'il était présent et très
répandu dans la vallée de l'Ubaye et connu dans la Montagne
de Lure et des Monts d'Albion.
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- Sur la deuxième colonnette, on peut distinguer
des lapins, des têtes d'oiseaux, et des pampres de vignes.
A sa base y est figuré un être fabuleux qui a l'air à
la fois de surgir et de supporter la colonnette, une sirène-oiseau,
sirène-poisson qui souffle avec force dans deux olifants.
La sirène est un motif fréquemment représenté dans l'iconographie
médiévale. C'est l'image de la séduction et du démon féminin
; la sirène est pour l'homme du Moyen-Age le symbole de
la tentation.
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- Sur la troisième colonnette, on remarque
un monstre hybride à double corps et à tête unique, formé
d'un double arrière-train de lion couché sur ses pattes
arrières et d'un avant-corps de vieillard au regard fixe,
moustache relevée, longue chevelure, belle crinière léonine
; deux bras se détachent sous un ample vêtement et deux
mains serrent deux épis d'une barbe bien fournie.
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- Sur la quatrième colonnette figure des
bandes plates et convexes en léger relief, très serrées
les unes contre les autres et disposées en spirales. Le
monstre est ici un lion à double corps et à tête unique,
qui est assis sur son arrière-train, posant ses pattes
avant sur une boule portée par une colonnette trapue ;
il serre dans sa gueule le corps d'un énorme serpent qui
se love autour du félin et le mord derrière l'encolure.
C'est le symbole de la lutte du Christ et de Satan, du
bien et du mal ; et avec l'aide de Dieu le bien triomphe.
La boule représente-t-elle la terre ?
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- Sur la cinquième colonnette, six registres
sont superposés dont cinq montrent une suite de volatiles
symétriquement adossés ou affrontés. Ce sont des pélicans
car de leur bec long et crochu ils percent le ventre.
Leur long cou chevauche une corde tressée ; un objet sphérique
se trouve dans leurs serres. Le registre supérieur est
décoré de dragons affrontés. A la base, une sirène-poisson
tient à bout de bras l'extrémité de ses deux queues.
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- Sur la sixième colonnette, on distingue
une simple base moulurée. C'est le décor le plus original,
d'une perfection inouïe. On voit deux griffons, monstres
à corps de lions et à têtes d'aigles adossés et pendus
à une corde ; le monstre tient dans son bec recourbé une
sorte d'étoile de mer. Au registre inférieur se tiennent
des lions héraldiques debout sur leurs pattes arrière,
têtes retournées et tirant la langue. Rôle uniquement
décoratifs empruntés aux tissus orientaux.
Une seule messe est célébrée dans l'église
et elle s'effectue le 4ème dimanche du mois à 9H30.
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